Découverte du travail de l'architecte
L'architecte m'avait gentiment proposé de s'occuper de la rénovation totale d'un appartement F3, cet appartement est constitué d'un salon, d'une cuisine, de deux chambres et d'une loggia.
Je connaissais peu ce métier, le contrat entre nous était, pour ma part, une confiance absolue dans les capacités de l'architecte ainsi qu'une connaissance d'une famille toujours à la recherche de l'excellence dans le travail.
L'estimation de ce F3, en 2015, était de 85.000 € pour 60 m2.
Le total des devis s'élevait à 34.658 €, le total des factures a été de 41.440 €, soit une augmentation de 19,57 % par rapport aux devis.
Il s'agissait d'une rénovation "complète" décidée par l'architecte à 700 €/m2, soit une rénovation équivalant à 49 % de la valeur d'estimation de cet appartement.
L'étude du chantier a eu lieu en mai, les devis ont été demandés le 10 juin 2015, les travaux ont débuté fin juin, le plus gros des travaux s'est déroulé en juillet et s'est terminé début août, il restait la porte palière et la chaudière individuelle au gaz à poser en septembre.
L'architecte est partie en vacances du 30 juin au 23 juillet 2015 => « Pas de surveillance du chantier ni coordination des entreprises ».
Travaux prévus :
- Changement de toutes les fenêtres et leurs encadrements : trois triples fenêtres, la porte-fenêtre triple du salon et la double-fenêtre coulissante de la loggia,
- Changement de la porte palière, son encadrement sa poignée,
- Changement de toutes les portes intérieures = six portes,
- Changement de tous les carrelages dans la cuisine, la loggia, le couloir, les W.C. et la salle de bains,
- Changement de toutes les faïences dans la cuisine, les W.C. et la salle de bains,
- Réfection totale de l'électricité,
- Réfection totale de la plomberie,
- Réfection totale de la cuisine : évier, meuble sous-évier, chaudière individuelle au gaz,
- Réfection totale de la salle de bains : baignoire, lavabo,
- Réfection totale des W.C. : cuvette,
- Réfection de toutes les peintures,
- Isolation des murs par l'intérieur.
Travaux non prévus, découverts au cours du chantier :
- Les peintres ont découvert le 8 juillet des plafonds irrécupérables, une réfection totale des plafonds avec isolation, a été décidée dans l'urgence le 15 juillet pendant que l'architecte était en vacances.
- Des tuyaux correspondant à l'ancienne installation du chauffage au fioul, lors de la construction de l'immeuble en 1970 (chauffage individuel dès la construction de l'immeuble), occupent les 3/4 de la longueur du couloir sur 15 cm de hauteur et sont, avec le chauffage actuel, totalement inutiles.
Ces tuyaux, malheureusement laissés en place, n'ont pas permis de mettre une isolation thermique et phonique !
À noter :
J'ai été très contente du travail réalisé par le menuisier, le plombier, l'électricien.
J'ai beaucoup apprécié leurs compétences, leur gentillesse et leur souci de faire selon mes goûts : ils m'ont toujours demandé quel était mon choix lorsque plusieurs solutions s'offraient à eux.
Le travail du plâtrier a aussi été très bien fait malgré les encadrements de fenêtres noyés dans le plafond, mais il semble que les consignes écrites qu'il a reçues étaient ambiguës :
« Le 16 juillet (RU chantier n°5 : plâtrier) : Réalisation des faux plafonds… Me passer le devis, penser à enlever les 2 fenêtres wc et bain. »
Finalement, avec les consignes reçues et l'absence du suivi de chantier, le rabaissement du plafond a entrainé :
- Le haut des encadrements des fenêtres de la salle de bains et des W.C. sont noyés dans le plafond ce qui ne permet plus de mettre les fenêtres dans ces deux pièces et rend la salle de bains inutilisable,
- Le haut de toutes les fenêtres : salon, chambres, cuisine ne sont qu'à quelques millimètres du plafond, il n'est pas possible de mettre des tringles à rideaux, donc pas de rideaux, ce qui ne correspond absolument pas à mes goûts personnels.
Résumé des désordres :
- Oublis lors de l'étude du chantier :
=> Plafonds non récupérables, tuyaux inutiles dans le couloir - Porte palière :
=> Porte palière remplacée non conforme au règlement de la copropriété - Salle de bains :
=> Encadrement de la fenêtre noyé dans le faux plafond, faïence posée à l'envers - W.C. :
=> Encadrement de la fenêtre noyé dans le faux plafond, absence de la frise, cuvette des W.C. non reculée contrairement au projet - Cuisine :
=> Surface de faïence demandée : 4 m2, surface posée : 1,6 m2 => nids à saletés tout autour du meuble sous-évier, évier non inclus dans la faïence - Peintures :
=> Portes et encadrement des portes d'une couleur mauve pâle glaçante
L'architecte a inscrit, sur le cahier des clauses administratives particulières, pour chaque entreprise :
« Mme … Architecte d.p.l.g est chargé de la direction générale de l'exécution des travaux. »
À quoi bon inscrire cela, si les malfaçons ne sont pas corrigées ?
Quel nom pour ce genre de désordres ?
« Les peintures qui n’ont qu’un rôle purement esthétique ne relèvent - selon une jurisprudence maintes fois confirmée de la Cour de cassation - ni de la responsabilité décennale des constructeurs, ni de la garantie de bon fonctionnement des éléments d’équipement dissociables (autrefois "biennale"), mais de la responsabilité contractuelle de droit commun sur la base de l’article 1147 du Code civil : c’est-à-dire la responsabilité particulière pour dommages intermédiaires.
Les dommages intermédiaires, création de la jurisprudence, sont ceux qui affectent l’ouvrage dans les dix années qui suivent la réception, mais qui ne compromettent ni sa solidité ni celle de ses éléments d’équipement indissociables et qui ne sont pas de nature à rendre l’ouvrage impropre à sa destination : ce sont des désordres qui n’ont pas la gravité nécessaire pour entraîner la responsabilité décennale des constructeurs.»
Quelle assurance pour ce genre de désordres ?
« En ce qui concerne les architectes, l'obligation d'assurance qui régit leur profession (loi n°77-02 du 3 jan. 1977) est suffisamment large pour englober la garantie décennale des dommages intermédiaires. »
Cet appartement aurait dû être occupé fin de l'été 2015, bientôt quatre années plus tard, les malfaçons n'ont toujours pas été corrigées !
Réponse du maître œuvre à UFCQuechoisir :
« Cette personne (maître d'ouvrage) est destructrice, manipulatrice et c'est ma santé qui est en jeu, il est hors de question que je la croise jusqu'à la fin de ma vie, elle est pervers et je dois me protéger. »
Mais rien sur la réparation des nombreuses malfaçons ! Ce n'est pas grave de faire des bêtises, ce qui est plus embêtant est de ne pas les réparer et surtout de rejeter ses fautes sur les autres !
Exemple simple : si vous cognez une voiture avec votre voiture, c'est une bêtise qui doit être réparée. Vous sortez le constat et les assurances se débrouillent et l'on en parle plus.
Quelle explication permet de comprendre que, partir dans un délire par le maître d'œuvre, est plus logique ?
Traiter le conducteur de l'autre voiture de « pervers, manipulateur, destructeur… Faire semblant de tomber dans les pommes … » Juste parce que vous êtes responsable de cabosses sur sa voiture ne va pas réparer les dégâts !
Alors, comment comprendre cette attitude préférable par le maître d'œuvre : discréditer le maître d'ouvrage auprès d'UFCQuechoisir et des autres, espérer la pitié en annonçant que sa vie est en danger… Cela peut-il donner une bonne estime de soi ? cela va-t-il réparer les malfaçons du chantier ?
Pourquoi inscrire, sur le cahier des clauses administratives particulières, pour chaque entreprise : « Mme … Architecte d.p.l.g est chargé de la direction générale de l'exécution des travaux. » et finalement ne pas se sentir responsable de son travail !
Osez dire « je me suis trompé ». C'est cela mûrir ! Dépasser ses émotions pour chercher à comprendre d'où vient l'erreur, comment la réparer et s'améliorer pour la prochaine fois.
UFCQuechoisir n'est pas là pour régler les problèmes psychiatriques, mais pour régler l'incompétence des professionnels.
À consulter :
« L'ART DE REJETTER LA FAUTE SUR LES AUTRES POUR NE PAS ASSUMER SES PROPRES ERREURS ! »
Réponse de l'expert
D1 - Dépassement du budget prévisionnel :
Demande irrecevable. Les marchés de travaux ont tous été signé par le maître d’ouvrage et correspondent aux montants des dépenses totales, engagées.
Le dépassement du budget est dû essentiellement à une étude insuffisante du chantier : le maître d’œuvre n’avait pas vu que le plâtre de tous les plafonds était fissuré, les peintres n'ont rien pu faire avec des plafonds dans un tel état.
Le plâtrier a été obligé de reprendre tous les plafonds en urgence pendant l'absence du maître d’œuvre partie en vacances.
Ce travail, sans étude préalable et sans suivi de chantier, a entraîné :
- l'impossibilité de remettre les fenêtres dans la salle de bains et les W.C.
- l'impossibilité de mettre des tringles à rideaux.